Les raisons du départ sont de plus en plus différentes: on part pour rejoindre sa famille, on part pour faire fortune, on part pour échapper des situations difficiles…

Les causes de la migration sont de plus en plus hétérogènes puisqu’il y a toujours des caractéristiques particulières qui s’ajoutent et qui donnent un caractère “unique” à la migration.

En ce chaos d’hétérogénéité on peut essayer de se repérer en divisant d’abord la migration en 6 grandes catégories: socio-économique, politique, internationale, transnationale, volontaire et forcée.

 

 

Migration socio-économique

Ce type de migration pour certains est mise en avant comme le moteur essentiel du choix de départ.  ces motivations peuvent aussi être traduites comme le fait de se « sacrifier » pour la famille, pour la soutenir, il y a beaucoup de migrants que viennent en Europe pour travailler et/ou envoyer de l’argent à leurs familles qui sont restées au pays.

Migration politique

Ce type de motivation est aussi fréquent dans les récits des personnes que j’ai rencontré dans le cadre de l’enquête.  C’est des gens qui ne suivent pas forcement les idées politiques instaurées dans leur pays d’origine. Un exile de leur terre d’origine est donc la seule solution (pas toujours acceptable) pour se sauver.

Ces migrations peuvent être internationales ou transnationales.

On parle de migrations internationales lorsqu’il s’agit de

routes migratoires linéaires, peuvent être pendulaires entre un pays et un autre

Roulleau-Berger

comme celle de nombreux étudiants qui poursuivent leurs études à l’étranger et chaque période de Vacance rentrent chez eux ou comme les travailleurs (saisonniers ou non) qui eux aussi essayent de rentrer dans leur pays dès que possible

En revanche, on parlera de migration transnationales lorsqu’un individu doit traverser plusieurs pays avant d’arriver dans celui qui « lui convient ». Je considère une migration transnationale lorsque l’individu part de son pays d’origine et pendant son parcours il est mené à s’installer dans différents endroits en tissant en chacun de ces lieux des relations. Il s’agit d’un

 processus par lequel les immigrés développent et entretiennent des relations sociales multiples qui lient ensemble leur société d’origine et de réinstallation  

Bash, Glick Schiller et Blanc-Szanton, in Louis- Jaques Dorais

Ce qui est souvent le cas des hébergés du CAO, ils sont passés par plusieurs pays avant d’arriver en Europe, certains d’entre eux ont aussi dû travailler en cours de route pour pouvoir payer les passeurs.

La décision du départ devrait être individuelle, elle est « acte hautement solitaire » (Moussaui et Ferrey). C’est à l’individu qui part et à lui seul le choix, il doit en effet examiner les couts et aussi les bénéfices. Larry Sjaastad un des premiers à parler des rapports entre couts et bénéfices de la migration, il affirme que tous les facteurs qui devraient être pris en compte ne sont pas uniquement individuels, bien sûr l’analyse repose sur l’individu mais il prendra en compte aussi des facteurs sociaux. Si on reproduit dans un schéma « mathématique » on dirait que :

MIGRATION= INVESTISSEMENT= (COUT+BENEFICES)

Bien sûr lorsqu’on parle de couts on n’entend pas uniquement les couts monétaires. En 1966 Everett Lee introduit le concept « d’opportunité intermédiaire entre lieu d’origine et lieu de destination » ; en effet, il dit que, le fait d’avoir des sources d’informations (quelqu’un qui est déjà allé dans un pays plutôt qu’un autre) ou des contacts personnels déjà présents sur le territoire d’accueil, influence le choix de la destination de l’acte migratoire.

Les motivations du départ et les types de migrations ont eux mêmes des différentes nuances.

On pourrait distinguer une migration volontaire d’une forcée. On parlera notamment de migration volontaire lorsqu’il y a l’envie, la volonté, de partir, lorsque l’on part mais on que l’on se dit qu’on peut revenir en arrière, retourner au pays. Mais souvent partir c’est une nécessité pas une volonté. Il s’agit d’une migration qui n’était pas voulue, elle est imprévue, comme celle des réfugiés politiques.

Sans doute migrer constitue un acte complexe, chaque historie, chaque récit migratoire, est unique.

L.B.