Des stagiaires en immersion

Pendant quatre mois (de février à mai 2017), des étudiants en master d’anthropologie de l’Université Lyon 2, ont réalisés un stage d’immersion au Centre d’accueil et d’orientation (CAO) de Villeurbanne. Ils ont été accompagnés sur le terrain par Marina Chauliac et par Bianca Botea sur le volet universitaire. Leur travail s’est basé sur les méthodes de l’ethnologie (observation participante et entretiens semi-directifs) et interrogeait les rapports entretenus par les résidents du CAO avec le territoire. Les dispositifs d’interaction qu’ils ont mis en place leur ont permis de se placer hors du cadre institutionnel du CAO et de nouer des relations avec les résidents. Nous vous proposons de retracer leur expérience.

Mise en place de dispositifs propices à l’interaction et au partage 

  • Travail avec les migrants sur la mémoire des lieux à travers la construction d’un blog qui sert de restitution de la recherche-action, d’espace d’échange avec les différents membres impliqués dans le projet, de lien avec les demandeurs d’asile qui repartent et plus largement, de trace déterritorialisée du travail en train de se faire, avec son volet « carnet de bord ».
  • Les Balades urbaines sont un dispositif répondant aux exigences du stage (travail avec les migrants sur la mémoire des lieux) et de l’enquête ethnologique, avec la participation directe de Marina Chauliac dans l’enquête. Il s’agit d’accompagner les hébergés à la découverte et l’appropriation des espaces urbains autour du CAO et au-delà dans l’agglomération lyonnaise, confronter les points de vue sur les lieux, opérer ensemble un lien avec le quartier et y faire trace, à travers des récits, des photos.
  • Ateliers de musique pour favoriser le contact avec les hébergés, le partage de souvenirs, d’impressions, dans un langage artistique.
  • Réalisation d’articles scientifiques traitant de la spatio-temporalité à l’intérieur du centre, de l’implantation de celui-ci dans le quartier du carré de soie et plus largement, dans Lyon, vécue par les personnes en situation de migration résidentes du CAO. Ces articles sont à retrouver dans la catégorie « regard analytique » du blog.

Accompagnement et participation à des évènements organisés par le CCO

Le projet Audioscope interroge le sens de graver et de conserver des informations sur un objet physique et explore des supports hybrides pour conserver, transmettre, partager des données audiovisuelles. Il propose de créer une collection de disques-images. Cette collection est réalisée lors d’ateliers avec des personnes hébergées au centre, à partir d’échanges d’images, de récits et de sonorités. Le résultat de l’expérience est un temps de découverte de la collection de disques visuels et sonores, animées sur une platine vinyle augmentée.
Vidéo : Palimpseste #1 >

Accompagnement d’un stage d’écriture sur l’évolution des paysages urbains habités avec Samira Negrouche, dans le cadre de Mémoire Vive 2017.

Participation, en coopération avec des hébergés du CAO, des bénévoles et l’équipe Pourquoi Pas !, à la construction de la cabane du projet Autre Soie et de mobiliers urbains en amont du festival Mémoire Vive 2017.

Dans le cadre du festival Mémoire Vive, la journée a commencé avec une balade à vélo suivie par un pique-nique dans le parc de l’IUFM. Un moment de partage entre les habitants du quartier, des chants du monde partagés avec l’artiste Pédalo Cantabile, les partenaires et les résidents du CAO. Soirée au CCO, les spectacles Petit Prince multilingue et Café Ulysse polyglotte ont favorisé la participation des migrants à un événement métropolitain.

À l’occasion des rencontres du Carré de Soie, le CCO fête sa prochaine implantation dans ce quartier en invitant à un après-midi au cœur du parc, à l’abri des arbres centenaires. Au programme, salon de rue du projet Autre soie, présentation de la résidence artistique Audioscope dans le cadre de Palimpseste, exposition sur l’histoire du foyer Jeanne d’Arc par l’association Mémoire(s) mais aussi balade urbaine avec l’association Ville à Vélo, chorale Croc’notes et les Infid’elles. Un moment pour relier l’histoire passé à celle, contemporaine, des personnes migrantes installées dans un bâtiment annexe de l’ancien IUFM et du projet de rénovation urbaine.

Balade exploratoire le cadre de l’atelier « Des cartes pour mieux se perdre » porté par l’Unipop et animé par Myriam Suchet et Sarah Mekdjia. Le CCO et les membres du comité scientifique de Palimpseste ont organisé une balade urbaine sur le territoire du Carré de Soie. Les participants ont été invités à explorer des lieux signifiants pour les acteurs culturels et sociaux du quartier mais aussi pour les habitants et plus particulièrement, les résidents du Centre d’Accueil et d’Orientation de Villeurbanne. Ces lieux renvoient aux traces du passé industriel et migratoire du territoire mais aussi, aux pratiques sociales et spatiales actuelles des personnes migrantes. Un format mobile pour expérimenter une manière de produire collectivement de la connaissance sur un espace urbain en mutation.

Découverte végétale du quartier de l’ancienne usine TASE. Exploration urbaine conçue par le Rize en partenariat avec le CCO et la maison du projet Carré de Soie.

Table ronde au Rize de présentation du travail de recherche-action Palimpseste effectué lors de l’acte I mais aussi, de croisement des regards et de réalisation de représentations cartographiques de la balade du 9 juin.

Ressources bibliographiques

7 juin 2017|0 Comments

Retrouver les ressources bibliographiques correspondantes aux références réalisées dans les textes de la catégorie "regard analytique" du blog. AGIER Michel, Le couloir des exilés. Etre étranger dans un monde commun, éd. Du Croquant, 2011. BONARD [...]

La négociation d’un espace commun

7 juin 2017|0 Comments

Evoquer les échanges avec les migrants dans leurs chambres au CAO est important pour deux raisons : le détournement discursif de l'objet « balade » vers d'autres valeurs de vie et la négociation collective de la balade en [...]

Sur les enjeux de la balade urbaine

7 juin 2017|0 Comments

« Pourquoi pas des balades urbaines ? », me suis-je dit. Nous avons ainsi convenu avec la directrice du CCO que la balade pouvait être moyen à la fois pour permettre aux migrants de s'intégrer à la ville [...]