Une aventure PAS ordinaire d’apprentis anthropologues

Crédit photo CCO : https://www.facebook.com/ccovilleurbanne/photos/a.2664385246926395/2664388753592711/?type=3&theater

Direction la salle noire qui porte bien son nom, juste après une balade urbaine guidée par Maxime Sermet. Nous retrouvons Fernanda Leite, et les quatre intervenants qui vont animer la conversation.

Que ce soit en vidéo ou par l’intermédiaire d’un jeu de cartes, Marina Chauliac (anthropologue), Claire Autant Dorier (sociologue), Céline Fabre (urbaniste) et Thomas Arnera (« enthropologue ») nous propose tous d’appréhender la ville avec sensibilité.

Les deux vidéos de Marina et de Claire nous ont amenés à nous interroger, pour la première, sur les moyens mis à la disposition des migrants pour s’adapter à ce nouveau mode de vie, s’orienter et cheminer à travers la ville et les souvenirs qu’elle éveille en lui. Pour la deuxième, il s’agissait de se rendre compte de l’importance du patrimoine, de la mémoire, de l’art et de la culture.
Céline nous propose de découvrir la Rayonne et ses alentours à travers une approche sensible et poétique du quartier. A travers le récit d’une balade urbaine à vélo extraite de son carnet de terrain et la lecture d’un poème.
La sensibilité et la réappropriation des lieux sont justement des aspects de la recherche de Thomas Arnera. Il étudie « les lieux intermédiaires entre l’espace-temps métropolitain » (La Friche Lamartine), et s’intéresse à la nouvelle utilité qu’on leur donne. Il nous propose de nous approprier des concepts et de les définir à deux avec un jeu de carte original.

On l’aura compris, cette conversation (qui aura plutôt pris la forme d’une conférence) est de découvrir une nouvelle méthode du mouvement par le récit, et d’imaginer les transformations de la ville dans le passé, au présent et dans un futur proche et ce que ça implique.
On peut néanmoins revenir sur les aspects de cette conversation…

RETOUR SUR LA TABLE RONDE

Qu’est-ce que cet atelier t’as tout de suite inspiré ?
Humm… Je dirais que l’ambiance de cet atelier est assez particulière, une sorte de “séminaire à la maison”. Nous sommes tous assis en cercle dans une pièce (étudiants, chercheurs ou autres), certains sur des canapés d’autres sur des chaises (anciennes et différentes les unes des autres). Il n’y a pas de fenêtre, les lumières sont éteintes sauf pour le projecteur qui me fait penser à la “lumière de pièce de théâtre” et qui éclaire le centre de la pièce.

Peux-tu décrire tes premières impressions ?
Je constate facilement que la directrice, au centre mène la discussion entre les chercheurs, elle commente les interventions, apporte son avis et la vision du CCO. Les intervenants ont l’air de tous se connaître.
Au départ nous ne comprenions pas trop ce qui se passait. Il n’y a pas eu de présentation très précise de ce qui allait arriver, comme on peut l’attendre lors d’un premier jour de cours par exemple. Nous étions un petit groupe, une quinzaine environ. Les intervenants se tutoyaient, s’appelaient par leur prénom. Parfois même ils se remémoraient des actions faites avec tel ou tel intervenant ou des paroles dites un autre jour par celui-ci. Comme si tout se passait comme d’habitude. Ce qui nous a fait ressentir une ambiance de familiarité, ce séminaire est une réunion familiale. Dans laquelle nous allons expliquer nos derniers résultats de recherche à notre famille et recevoir son approbation, ses félicitations pour son travail et ses encouragements pour la suite.

Quelle place avez-vous eu pendant cet atelier ?
De mon point de vue, les étudiants étaient présents mais faisaient office de public, ils n’avaient pas l’habitude, ne connaissaient pas les codes de ce type de réunion et donc se sentaient certainement à l’écart de leur discussion. Aucun étudiant n’est intervenu durant cette table ronde. Peut-être se sentaient-ils petits face aux chercheurs ou en manque de maturité intellectuelle pour pouvoir intervenir ? Mais surement que pour eux leur intervention n’était pas légitime. On peut aussi supposer que l’ambiance de familiarité créée par les intervenants, le fait qu’il n’interagissent qu’entre eux et de manière presque intime, qu’ils ne soucient pas du reste de la salle, ne les invitent pas à échanger. Finalement cela a conduit les étudiants de nouveau ici à se taire et observer. Par ailleurs, il peut être important de constater que ce séminaire n’attendait visiblement pas beaucoup de monde car les places étaient très limitées, certaines personnes sont arrivées en retard et ont un peu de mal à obtenir une chaise. La famille n’est pas très nombreuse…

Les étudiants en Licence 3 d’Anthropologie à Lyon 2