L’année scolaire arrive à son terme… Nous souhaitons à travers cet article, introduire notre podcast qui récolte les témoignages des habitants, commerçants et professionnels du quartier de la Soie. Ce podcast est disponible sur notre plateforme Webdoc dans lequel nous avons retracé toutes nos recherches et rencontres dans ce quartier. Ce webdoc constitue notre support final que nous allons restituer au CCO mi-mai.

Tout au long de l’année, il nous a semblé primordial de rencontrer les différents acteurs du quartier afin de comprendre sa délimitation et la perception qu’ils en ont. Pour cela nous avons discuté avec des habitants du quartier comme Vincent qui vit dans le Carré de Soie depuis 3 ans, Cédric un habitant temporaire et Paul un ancien habitant. Nous avons également pu discuté avec des commerçants comme Joshua, salarié, et des membres d’associations locales comme Jocelyne Béard, Monica et habitants du quartier comme Richard Marion.
Les entretiens tournaient autour de leurs attachements au quartier et la vision que chacun a de celui-ci. La ligne directive de notre podcast s’est construite sur la complexité du Carré de soie. L’espace perçu est multiple, mais surtout fortement influencé par les manières de l’investir. Pour certains nous avons pu constater  des attaches historiques notamment avec des récits de leurs enfances:

“donc là il y avait une école primaire et l’école de garçons se situait avenue Roger Salengro, je vous parle de ça parce que nous nous habitions  derrière cet école, au Castor qui est un lotissement qui a été créer avec une aide de l’Usine pour les employés”

Paul.

Tandis que d’autres mettent en avant l’aspect “moderne” du quartier notamment avec les nouveaux bâtiments et le centre commercial qui est un atout pour l’attractivité. Nous pouvons retrouver cette sensation avec le témoignage de Vincent :

“On peut aller facilement au Carré de Soie (..) Ce quartier il est bien parce qu’il est tout neuf (..) il y a pas mal de quoi s’occuper. (..) Y a tout à côté c’est bien desservi , c’est bien on peut aller de partout facilement” (..) C’est un peu comme Grange blanche ou Bellecour.”

Ce qui fait du quartier, avec les transport en communs, un “pôle d’agglomération” en devenir comme l’a énoncé Jocelyn Beard. Le Carré de Soie n’est donc pas perçu comme une globalité mais plutôt comme une multiplicité de zone séparé par ce qui est ancien et nouveau.

“Mais j’ai quand même l’impression de passer un peu d’un monde à l’autre quand je traverse, et… je suis pas sûr de pouvoir dire que c’est le même quartier. “

Richard Marion

Cette frontière symbolique qui existe entre l’ancien et le nouveau quartier, crée dans le Carré de Soie une fracture identitaire entres les anciens habitants attachés à l’histoire de l’ensemble industriel Cusset-Tase et les nouveaux habitants qui ont une faible connaissance de ces lieux. Cette identité locale se crée, comme le montre Alain Hayot dans son article Pour une anthropologie de la ville et dans la ville: questions de méthodes, sur une vie collective. En effet, la relation de voisinage a une fonction urbaine qui rassemble les habitants en fonction de la reconnaissance d’une socio-spatialité et de la typologie architecturale. Ainsi, considérer les nouveaux bâtiments du Carré de Soie comme faisant partie d’un même ensemble que les petites et grandes cités Tase est une question de subjectivité.

Article rédigé par les étudiants en 3ème année d’anthropologie à Lyon 2